samedi 10 mai 2014

[LES AMAZONES DU DAHOMEY]



Les amazones du Dahomey sont un des plus grands corps d'armée impériale africaine et un des plus anciens corps d'armée féminin du monde. Elles sont centrales dans l'organisation militaire du Royaume du Dahomey (actuel Bénin).

Qui sont elles ?

Une Amazone au repos

Parmi leurs armes de combat, les Amazones sont équipées d’amulettes destinées à les protéger de leurs ennemis et à faire fuir les mauvais esprits. En 1890, le Roi Behanzin aurait négocié avec les Allemands en tronquant 400 esclaves contre 26 000 fusils, 6 canons, 4 mitrailleuses et des munitions. L’armée des amazones du Dahomey est répartie en 5 spécialités dont 3 d'infanteries :

- Les fusillères qu’on appelle « les Gulonento »; elles portent une cartouchière à compartiments. Leur poudre est soigneusement conservée dans des feuilles de bananiers.

- Les archères ou « les Gohento » (on en trouve de moins à moins depuis l’existence des armes à feu); elles restent néanmoins présentes et servent d’auxiliaires et de « porteuses » pendant les combats.
- Les faucheuses appelées « les Nyekplohento » armées d’une énorme lame de 45 cm au bout d’un manche de 60 cm

- les artilleuses

- l’Elite, les chasseresses qui sont sélectionnées pour leur force physique et leur stature. Elles sont très respectées. Normalement, elles ne participent que rarement au combat et seulement quand il s’agit d’un grand combat mettant le Roi Béhanzin lui-même en danger, ainsi que la nation. Vous comprendrez donc que contre les Français, la présence de cette dernière catégorie de combattante était de rigueur.
Dans un cas de force majeure comme celui-ci, les Amazones utilisent la technique dans laquelle elles excellent: la technique du corps à corps. Ainsi, tandis que les Français instaurent une certaine distance, elles cherchent l'affrontement physique direct. Elles vont pratiquer le « roulé-boulé » pour s’infiltrer en dessous des haies des baïonnettes des soldats français pour les piéger physiquement.

Les Français sont véritablement surpris par leur courage car elles n’hésitent pas à brandir des têtes de leurs ennemis qu’elles ont décapités pour les déstabiliser; et quand elles parviennent à les confronter physiquement, elles sont souvent gagnantes.

Cependant, et malgré une résistance terrible, les Amazones ne pourront plus faire face aux Français qui utilisent des équipements plus sophistiqués. Elles périssent de plus en plus, et alors qu’elles étaient au nombre de 1200, elle ne sont plus qu’une centaine à combattre l'armée française, réduite. Vaincues, elles refusent de lâcher prise. Certaines manifestent leur colère et leur haine aux Français en se coupant un sein et en frappant violemment à mort ceux qu’elles peuvent attraper. Au final, en novembre 1892, lorsque les Français atteignent la capitale, elles ne sont plus qu’une cinquantaine. C’est alors la chute du Royaume Dahomey et la fin du corps d’armée des Amazones.

Sources : Reines et Héroines d'Afrique

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