mercredi 16 septembre 2015

[UN JEUNE KENYAN FABRIQUE UNE LAMPE SOLAIRE AVEC DES MATERIAUX RECYCLABLES]

Agé de 28 ans, Evans Wadongo est le concepteur et distributeur de cette lampe solaire faite à partir de matériaux recyclables. Son produit s'appelle MwangaBora et signifie "Lumière bonne". Il a cette idée à l'âge de 19 ans lorsqu'il est en internat et ne parvient pas à avoir de la lumière pour sa chambre.

Il prends les choses en main et s'associe avec un artisan pour concevoir cette lampe. Son produit est aujourd'hui distribué au Malawi, et au Kenya notamment.


jeudi 10 septembre 2015

[LE GUIDE DE L'ENTREPRENEUR : QUE VEULENT MES CLIENTS ?]

Pour un entrepreneur comme moi, ou un futur entrepreneur, il est absolument fondamental de comprendre son marché. C'est un terme générique qu'on utilise souvent mais qu'est ce que cela signifie en réalité ?

En réalité, il est fondamental pour nous de comprendre nos clients, c'est - à - dire de découvrir ce qu'ils veulent vraiment. Le grand problème, c'est que la plupart des gens ne savent pas ce qu'ils veulent. Alors comment faire ?

La meilleure façon de faire c'est de mesurer leur comportement via ce qu'ils font concrètement, non pas ce qu'ils disent qu'ils font ou ce qu'ils disent qu'ils veulent mais ce qu'ils font.

Exemple : En 1943, le PDG d'IBM thoams Watson, la célèbre marque de matériel informatique affirmait que le marché pour les ordinateurs ne dépasserait pas 5 ordinateurs dans le monde. Pourquoi ? Parce qu'à cette époque, les ordinateurs étaient gigantesques. Et pour cause, le tout premier ordinateur occupait une place de 72m², plus grand que mon appart. Il s'appelait ENIAC  (Electronic Numerical Integrator and Computer) conçu par P. Eckert et J. Mauchly.



Dans ce contexte, c'est facile de comprendre Thomas Watson. et pourtant les ordinateurs font partie du quotidien de millions de personnes à travers le monde aujourd'hui. Alors comment faire pour compendre notre consommateur ? 



Il est fondamental
de lui parler, pas pour qu'ils nous disent ce qu'il veut forcément (nous allons devoir le deviner), mais pour déceler les pistes dans son comportement qui vont nous orienter vers ce que nous recherchons.

C'est ce que je fais actuellement avec la newsletter que je suis en train de lancer pour ce nouveau blog ainsi qu'avec l'entreprise que je monte actuellement de pâtisserie. Le but du jeu est d'écouter au maximum pour entendre dans la bouche du client ce qu'il ne sait pas dire lui même.

Quelques recommandations de livres pour les futurs entrepreneurs que nous sommes : "the Lean Start-Up" par Eric Ries,  "Running Lean" par Ash Maurya. Ils offrent des pistes de réflexion sur comment parvenir à atteindre notre objectif, comprendre nos clients.

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LNA

lundi 7 septembre 2015

[UNE ETHIOPIENNE DEVIENT LA REINE DE LA CHAUSSURE FAITE MAIN EN 10 ANS]

Cette éthiopienne de trente-trois ans recycle des pneus de voitures usagés pour fabriquer ses propres souliers.
En 2004, elle créée la marque Sole Rebels.
Aujourd’hui dans sa boutique installée en plein cœur de la capitale Addis Abeba, elle vend des sandales, claquettes et autres mocassins.
Des produits entièrement fait à la main.



BETHLEHEM TILAHUN ALEMU nous dit :
« Vous pouvez voir SoleRebels comme une entreprise innovante, parce que nous avons notre culture et avons innové en nous appuyant sur cette culture en travaillant à partir de matériaux que nous avons ici en Ethiopie. »

L’entreprise fabrique en moyenne 800 chaussures par jour dans une usine de près de 100 employés.
Vendues entre 35 et 95 dollars, elles sont distribuées par fournisseurs à travers le pays.

« Nous envisageons d’avoir nos propres magasins comme tout comme d’autres marques à travers le monde. Nous avons donc commencé avec Taiwan et nous avons déjà ouvert trois magasins. Nous allons ouvrir à Singapour en Avril et ensuite nous allons ouvrir en Suisse et ailleurs. En faisant cela, nous augmentons le chiffre d’affaires à l’international et nous pouvons ainsi créer davantage d’emplois ici dans notre communauté. »

La marque Sole Rebels possède aujourd’hui la certification « commerce équitable ».
Un atout qui a facilité son développement à l’étranger.
Elle travaille aujourd’hui sur l’expansion de son entreprise et l’ouverture d’une usine plus pour augmenter sa production.

– Site web officiel : http://www.solerebelsfootwear.co/
– Sa page facebook : https://www.facebook.com/soleRebels

En 2011 Alemu est entrée au classement du magazine Forbes des 20 plus jeunes femmes de pouvoir en Afrique.

Reportage : https://www.youtube.com/watch?v=66unGcs18mU

Source : http://afrikhepri.org/bethlehem-tilahun-alemu-fondatrice-de-la-marque-de-chaussures-sole-rebels/

LNA

[POURQUOI CREER MON ENTREPRISE EN AFRIQUE OU AILLEURS ?]

Ce que je désire

Comme expliqué dans l'article d'introduction de la nouvelle version du blog Le Nouvel Africain, je me lance dans la création de mon entreprise. Et mon voeu est le suivant :A partir de ce blog, je veux bâtir un capital qui va me permettre plus tard de pouvoir réaliser mon rêve de bâtir une chaîne de pâtisserie africaine. C'est la mission que j'ai choisi de suivre pour atteindre mon objectif.

La question est pourquoi créer son entreprise. La réponse à cette question est à la fois simple et complexe. Mais elle tient en deux mots : Richesse et liberté. Je m'intéresse depuis 2 ans déjà aux livres sur le développement personnel. Cet intérêt corresponds à la période où je me demandais comment faire pour atteindre un niveau de confort qui me permettrait d'être à l'aide plus tard dans la vie. Et ces deux mots sont devenus de plus en plus apparents : Richesse et liberté.





Etant Africain, ces deux mots ont un sens encore plus importants pour moi. Je suis un enfant des années 90, c'est-à-dire les années où l'on ne parlait de l'Afrique qu'en terme de désastres, il n'y avait que ça à la télé. Cette réflexion dans la tête, j'ai eu très tôt le souhait de changer les choses. Et comme toujours, lorsque vous cherchez quelque chose, cette chose finit par vous venir d'une façon ou d'une autre. Et c'est par l'intermédiaire d'un oncle que j'ai lu mon premier livre de développement personnel. Il m'a posé la question suivante : Que veux-tu faire plus tard ? Je n'ai pas été capable de donner une réponse précise, définie et claire. tout ce que je savais, c'était que la finance était un sujet où j'étais à l'aide, donc travailler quelque part dans la banque ou le monde financier m'irait bien. Ce à quoi il a répondu : " Tout ce que j'entends, c'est que tu ne sais pas ce que tu veux". En conséquence de quoi, il m'a tendu un livre : "Rich Dad,Poor Dad" Robert Kiyosaki, en français "Père Riche, Père pauvre" de Robert Kiyosaki. 

La première rencontre

J'ai lu le livre en deux semaines environ et la réponse à ce que je voulais est devenue de plus en plus évidente. Elle renvoie aux deux mots qui figurent en introduction de cet article : Richesse et Liberté.
A cette époque, j'étais en stage dans une grande banque au Nigeria pour un an et je percevais un salaire qui me permettait de vaquer à mes occupations, salaire que je dépensais en cinéma, taxi (super cher) et bouffe. Bonjour la prise de poids lol.

Pour résumer, cette lecture m'a changé profondément. Quatre choses en sont sorties : 
1) On ne peut pas devenir riche ou financièrement confortable grâce à un salaire. (Sauf si l'on devient PDG du CAC 40, ce qui ne sera pas le cas de 90% d'entre nous et surtout le temps que ça demande est très élevé, pour ceux qui en ont la patience, pourquoi pas ? C'est pas ma tasse de thé)
2) Seuls ceux qui épargnent et investissent deviennent riches.
3) il n'y a que deux moyens de devenir riche : Entreprise ou investissement.
4) Une maison n'est pas un investissement.

Ces quatre éléments ont remis en question ma trajectoire de vie et m'ont amené sur la voie du questionnement qui me conduit à vous écrire cet article. Je vous épargne la démonstration dans ce premier article d'introduction. Je développerai en long, en large et en travers ces quatre points dans les prochains articles.

Même si ce n'est pas évident de se convaincre de la véracité de ces quatre points, posez simplement la question suivante : Parmi les gens riches que je connais via les médias ou personnellement, combien ont créé leur propre entreprise ? Combien sont des investisseurs ? Combien travaillent comme employé dans une entreprise ? 

Le début d'un chemin

Entendons nous bien : je définis par la richesse, le temps qu'une personne lambda peut passer sans travailler et ne pas se retrouver à court d'argent pour mener ses activités quotidiennes.

A partir de là, il est facile de faire le cheminement qui conduit ici dans l'aventure dans laquelle je me suis lancé. Après investigation, je me commence à me rendre compte qu'il y a une multitude d'idées qui peuvent conduire une personne à la richesse. Reste donc à m'en trouver une. Je n'avais pas encore de blog ou quoi que ce soit à cette époque.

Ainsi donc démarre le voyage du Nouvel Africain. Pas à pas, je vais vous dire ce que je fais, comment je fais, pour atteindre mon objectif et je suis bien déterminé à y parvenir.

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LNA


samedi 5 septembre 2015

[DE 1 EURO A 1 MILLIONS D'EUROS]

Le changement

Comme annoncé pendant l'été, je vous fais part de l'arrivée de la nouvelle version du Nouvel Africain. J'ai passé une année et demi passionante à bloguer et exprimer mon sentiment vis-à-vis de ce que vivent les communautés africaines et afro-descendantes un peu partout dans le monde. Nous avons parlé Histoire, Culture, Racisme, Interractions, vie de couple etc....

Des sujets plus passionants les uns que les autres. Mais il s'est trouvé un moment où je me suis senti comme vidé. Comme si j'avais fait le tour de ce que j'avais à dire sur ces sujets. Je me suis confronté à une réalité, je n'avais pas pu amener le changement que je souhaitais créer jusqu'ici.

Et comme dit le proverbe que je viens d'inventer :), Si tu bois une gourde d'eau jusqu'à ne sentir plus que des gouttes, c'est que la bouteille est vide. Proverbe sponsorisé par Intermarché. J'ai donc compris que je devais bloguer sur les sujets qui me passionnent vraiment.


Le rêve

Qu'est ce qui me passionne réellement ? Qu'est ce qui me motive ? J'ai un rêve, bâtir une superbe entreprise, connue partout dans le monde et être mon propre patron dans mon pays, le Cameroun. Plus que tout au monde, je voudrais que mon père et ma mère soit fier de moi. Mon père aujourd'hui décédé, il me reste ma mère. Et c'est pour elle aussi que je me lance dans cette aventure aujourd'hui avec vous. Je lui ai promis petit une chose : "Maman, un jour, je t'achèterais une limousine et on voyagera ensemble dedans". Si vous avez la chance d'avoir une maman aussi aimante, aussi patiente et aussi courageuse que la mienne, croyez moi, vous avez une chance immense dans la vie.

 Depuis petit, je me suis toujours demandé pourquoi est ce qu'il n'y avait que les entreprises américaines qui font utiliser leurs produits, leurs marques, leur vision du monde, leur histoire. Je suis un client captif de Microsoft depuis tout petit. #Team Microsoft!! J'ai jamais réussi à m'habituer à Apple jusqu'ici en 25 ans d'existence. Les fans de Mac pardonnez-moi. Mais la question me turlupine depuis très longtemps. Comment-a-t-il fait ce mr que l'on appelle Bill Gates ? Et ce n'est pas le seul. Et pourquoi il n'y aurait pas aussi une entreprise camerounaise ou Nigerianne, (du Nigeria, ce sont mes deux pays) qui feraient de même ?

Après 25 ans de questions, je me suis rendu à l'évidence. La seule façon d'y arriver, c'est de faire comme eux. C'est-à-dire de commencer moi aussi mon entreprise. Donc me voici qui démarre.

L'Objectif

Quel est mon projet ? Je veux bâtir la première chaine de pâtisserie africaine à rayonnement mondial. Pourquoi donc m'écouteriez vous ? Parce qu'en retour, je veux vous faire vivre cette expérience authentique avec moi à travers ce blog, écrire un livre sur le sujet et ainsi vous fournir aussi l'inspiration pour vivre votre rêve à votre tour.



Le Contrat

Je vous propose donc un contrat avec moi : Si vous êtes d'accord avec ce contrat et les clauses, veuillez écrire en commentaire votre email en commentaire :

1) Je m'engage à vous dire tout ce que je fais, comment je le fais et pourquoi je le fais.
2) Je m'engage à être transparent sur les résultats de ce que je fais, les réussites et les échecs et comment je les surmonte
3) Je m'engage à vous faire part de ce que je lis, de ce que j'apprends et je vous en parlerai au fur et à mesure.
4) Je m'engage à dialoguer avec vous personnellement dans la limite du possible humainement parlant, pour partager nos expériences communes et comprendre comment on peut réussir ensemble.

Si vous êtes d'accord, alors que l'aventure commence.

LNA



lundi 31 août 2015

[LE GHANA VA BANNIR LES PRODUITS ECLAIRCISSANTS]

Le Ghana est décidé à bannir l'importation de tous produits contenant des substances qui servent à l'éclaircissement de la peau.
L'annonce a été faite par la FDA ( Food and Drugs Authority) en charge de la régulation des importations de produits pharmaceutiques et alimentaires. Elle a aussi en charge la santé des consommateurs ghanéens.

James Lartey, le directeur de la communication l'annoncé dans un communiqué suite à l'introduction de nouvelles régulations par la Ghana Standard Authority.

Pour en savoir plus, suivez ce lien : http://m.starrfmonline.com/1.6337902#.Vd7XLPinUlk.twitter

LNA

vendredi 27 mars 2015

Qui est la nouvelle africaine?

ETES-VOUS DES NOUVELLES AFRICAINES?



 La nouvelle africaine est fatiguée de mendier les associations humanitaires pour soutenir ses projets au Pays
Elle est écœurée d’organiser  des repas de bienfaisance, où des occidentaux viennent faire des dons pour soutenir un village.
Elle ne supporte pas devoir dépendre d’étrangers, et de changer son discours pour leur plaire, même quand cela implique d’aller à l’encontre de sa culture.
La nouvelle africaine n’en a que faire que sa voisine aille à l’Eglise tous les dimanches, tant que cette même voisine lui achète la farine de manioc nécessaire au pain quotidien.


La nouvelle africaine s'en fout que sa copine soit musulmane tant qu’elle peut lui vendre le hijab , et la viande halal. Tant que l'argent reste dans NOTRE continent et ne va pas grossir la panse de raciste saoudiens.
Elle ne calcule pas les tissages brésiliens de ses compatriotes qui veulent ressembler à Beyoncé ou Brigitte bardot,  tant qu’elle peut être la patronne de l’usine qui fabrique les cheveux et les vend.
Tant que cette industrie de poils d’indiennes fait tourner le monde Noir et nourrit des ouvrières AFRICAINES et non asiatiques…, la nouvelle Africaine est en paix.
C’est quand même le comble de nourrir le monde en se faisant belles… N’est ce pas femmes Africaines…


La nouvelle africaine ne fait pas que consommer des produits que les libanais, les juifs, les français, les allemands, et les chinois lui vendent. La Nouvelle africaine produit pour répondre au besoin de son peuple.
La nouvelle africaine a compris que les acquis sociaux d’un peuple débarquent après le développement économique. Et que le développement économique nécessite un vrai travail spirituel de fond.
Les gens qui l'observent  chercher  l’argent en Afrique et avec nos capacités lui rétorquent souvent «  Le plus important pour la libération des africains c’est la spiritualité ! »
Ils disent cela tout en rêvant de vivre en Europe ou en refusant de quitter l’Europe. Continent stabilisé depuis que Adam Smith et toute sa clic ont créé le capitalisme outrancier, à base d’esclavage et de colonisation. Prions , prions , tout en allant pointer aux Assedics ou en ayant le confort médical et social d’un système occidental capitaliste. 


Mais pour l’Afrique, et nos chers frères et sœurs restés sur ce continent, proposons leur la prière du lundi au lundi ? 

La spiritualité qu’est ce que c’est au final ?
Dictionnaire : La spiritualité religieuse est généralement associée à l'aspiration à se « relier » (du latin religare, racine possible du mot religion). Il s'agit alors essentiellement de se relier à Dieu, au Divin, à une réalité transcendante1 ; un lien qui conduirait, par extension, l'homme à se relier aussi à lui-même, aux autres, à la nature ou à l'univers.

Alors puisque la nouvelle africaine ne veut pas être trop différente de ses consœurs, elle prie avec elles, mais persiste et signe… Elle veut se relier à Dieu comme sa mère le lui impose, afin de ne pas être brûler dans l’enfer , mais ce lien divin doit la conduire par extension à se relier aussi à elle-même, aux autres africains , à la nature et à l’univers.
Alors la nouvelle Africaine qui doit se rendre au lieu de culte soit chrétien ou musulman afin que ses frères et sœurs du quartier ne l’insultent pas de sorcière, s’agenouille et prie ainsi :

« Notre Père qui êtes  aux Cieux
Que ta volonté soit faite sur la terre du Nord  comme au Sud
Donne nous dès ce jour  notre part du Gâteau
Permets nous d'arracher l'argent à l'Occident
Permets nous d'implanter des industriels chevronnés sur notre Continent
Pardonne nous nos géo stratégies financières, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont enfumé durant des siècles;
Ne nous soumets pas à la misère ,  et délivre nous  de la plantation
Tant que nous sommes sur Terre, donne nous la force et l'énergie de récupérer
nos pommes de terres, nos poulets, nos farines de manioc,
tant que nous sommes sur Terre, permets nous de cesser l'importation du sucre
, de la bière et des tissus wax ,
permets nous de cesser de nourrir la panse du prédateur
Nous avons nos cerveaux et nos imaginations, nous pouvons repenser notre système de consommation
Nous avons des génies dans nos rues, et des artistes, des chimistes et des physiciens
Nous travaillons pour les entreprises des étrangers et grâce à nous ils brillent
Donne nous la présence d’esprit de nous recentrer sur NOTRE communauté
Et d’assoir notre pouvoir, en Afrique et entre africains !
Tant que nous sommes sur Terre, Seigneur, délivre-nous de leur système.
Notre Père qui est  aux Cieux
C'est à toi qu'appartiennent la puissance, la victoire et la gloire de l'au-delà.
 »





C’est ainsi que moi je prie. Rapportez de l’argent. Là bas , ici pour là bas ! Soyez des concurrents et non plus des mendiants. Quittez moi ce désert. 
Ne soyez plus celles qui épousent l'Homme Blanc pour atteindre une meilleure classe sociale, soyez celles que ce dernier supplie d'être le mari afin d'accéder au Paradis qu'est votre village!
Soyons féroces. Soyons concentrés. Méfiants et disciplinés.
Et pour vous soutenir, le programme durant ce mois féminin sera de vous présenter des nouvelles africaines REELLES working girl et ayant misé sur l’Afrique.
Des filles simples, avec des problèmes de famille comme vous, une situation financière moyenne comme vous, des responsabilités très tôt comme vous.
Billet d’avion , appareil photo , clavier , on y go.
Vous n’aurez plus d’excuses.



jeudi 26 mars 2015

SOUS PRESSION

Roman : l'Adversaire
Chapitre : SOUS PRESSION
Auteur : Etali Yo


Noir. Africain. Sans papier.

Noir. Immigré. Réfugié.

Noir. Allocation. Huissiers.

Noir. Regroupement familial. Sorcellerie.

Noir. Expulsion. Mise en demeure.

Noir. Schizophrénie. Hypertension.

Noir de France , Noir du monde.


Avant les gouvernements et les terroristes, avant les colons et même Satan , il y avait un plus grand obstacle.

J’essayais. Je m’accrochais :  étude, examens, lectures, conférences.
Comme un marathon sans chaussure, pied nu tel un  soldat d’Hailé, je devais arpenter ce périple.
Les privilégiés ne savent pas, je le dis , les privilégiés ne savent pas ce qu’est le désarroi et l’étau de nos vies. Les privilégiés n’imaginent pas que les coups de massues se déclinent dans chaque aspect de nos vies , que les griffures associées aux morsures nous tyrannisent.
Il n’y a pas de pause. Nous vivons ces vies d’Africains, de Noirs hybrides , de Noirs de France, de Belgique ou d’Allemagne, sous pression quotidienne.
Je m’en suis rendue compte lorsque j’eus 23 ans.  Je vivais mes réflexions vis-à-vis de l’Afrique et de la situation de mon continent au campus universitaire, entre 2 révisions de biochimie quand mon  téléphone a sonné.

 Et le monde s’est mis à trembler .

Depuis il n’a plus jamais cessé... m'apprenant à l'affronter avec mon plus grand sourire.

Enfant, les problèmes étaient réceptionnés par les autres membres du troupeau , je recevais des éraflures , et des bris de lames.

Comme un nouveau-né   antilope , j’avais appris très tôt à courir et à détecter le prédateur.

J’étais l’ainée d'une fraterie de 4 enfants. J'étais suivie de trois frères , Jacob , Henoc et Gedeon , agés respectivement de 21 , 19 et 16 ans. Le dernier me considérait comme sa petite mère...  Et sur mes épaules je portais la misère de ma mère, les sacrifices de mes grands-mères, les torpeurs de mon père, les rêves inachevés de mes oncles, les sueurs de mon grand-père.

J’étais le futur portefeuille qui  soutiendrait les projets d’un père fatigué, désorienté, aveuglé par sa soif d’argent.

Ses désirs irrationnels de fortune sur base de dette, de promesse, de projets chaotiques.

L’homme Africain amputé de sa dignité, aveuglé par les strasses et le matériel du Blanc, sans chercher à bâtir en premier lieu les fondements de l’empire.

Une muraille de paille qui s’effondre au premier vent , après tant de sacrifice, d’abnégation et de travail … Pourquoi les forteresses de la génération précédente sont-elles si fragiles qu’elles se brisent sur nos nuques et nous plient sous leur poids ?


Un hurlement fait de la somme de nos râles et soupirs quotidiens s’élève souvent dans le calme de l’Occident.

Les privilégiés ne savent pas.


J’ai agrippé le téléphone,  resserrant le  poing comme pour freiner  la transmission.
Et lorsque le combiné a embrassé mon oreille , c’est un tsunami de mot, un jacassement de son, une panoplie d’horreur qui ont commencé leur danse éternelle.


Eternelle danse de problèmes... avec laquelle je valse toujours vêtue de mon plus beau sourire...

J’ai cru un instant qu’épouser un homme Blanc m’éloignerait de ces tumultes. Je n’étais pas la seule à être traversé par cette idée que les foyers des Occidentaux Blancs, étaient plus calmes et harmonieux que les nôtres , Occidentaux Noirs… Car où que nous allions, fuyons, exilions … l’Afrique a ce pouvoir de nous assoir à sa merci.

Il suffit que nous lui laissions une infime partie de nos sentiments qu’ils soient d’amour ou de crainte, ce continent réussit à nous contrôler et nous extorquer.

Sarah me rapportait  que sa mère bien qu’ayant épousé un homme Blanc, envoie régulièrement de l’argent au village afin que le sorcier de la famille cesse de la griffer la nuit…

J’ai demandé à Sarah  comment était-ce possible que sa mère, une scientifique redoutable croit à ses balivernes…Elle m’a lancé un regard d’opprobre et m’a glissé sèchement sans autre forme d’explication, qu’il fallait être bien naïf pour ne pas croire à la sorcellerie.

Et quand bien même il n’était pas question de magie et de fétiches, quand bien même nous étions éduqués sans aucun contact avec le pays, nous les observions… s’agiter sur leurs combinés.
Western Union. Parcelle envahie. Routes coupées . Plus de nourriture dans la moitié de Kinshasa.


Ce jour-là , les problèmes  ont commencé leur Ndombolo suivi d’un Twerk endiablé.
Les huissiers  étaient à la porte de la maison à crédit que mes parents avaient réussi à contracter.
On me demandait de retirer 500e sur ma carte Visa, d’aller en découvert et d’envoyer le jour même la somme afin de les empêcher de partir avec des meubles.


« Mais Maman , Papa est médecin, pourquoi il ne sait pas donner cet argent ? »


C’est à cet instant que le rideau s’effondre en un tas disgracieux sur le sol de nos vies.
Nos pères si stricts et sévères, si inquisiteurs et généreux en remontrances , vivaient dans une folie aveugle qui n’avait qu’un seul objectif : réunir l’argent.

Et leurs enfants, et leur femme, et les priorités fondamentales à l’homéostasie familiale étaient bafoués par des pères obnubilés à l’idée de devenir aussi riche que le maître…  dans son système… et sur sa terre…

Nos pères prenant des crédits dans les Banques des anciens Colons, pour financer des projets concurrents..Nos pères demandant aux Occidentaux les outils pour créer des structures efficaces et indépendantes des leurs … ces mêmes pères critiquant  des  politiques européennes soit disant  d’asservissement .Nos pères obsédés par le paraître une fois de retour au pays, qui n’ont d’objectif que de construire une énorme villa pour montrer leur réussite au Nord.

Et nos mères épuisées qui rament à leur côté, colmatant les brèches et gardant le navire à flot.

«  Tu n’as pas payé les impôts durant 5 ans ? et les assurances ???? Comment cela tu n’as pas payer les échéances du crédit ? Mais pourquoi  Barthelemy ? Pourquoi nous fais-tu cela ? Tes projets demandent-ils que tu sacrifies ta famille ? 20 ans que tu jettes ton argent auprès d’associés véreux qui te trahissent ! Comment Peux-tu faire des affaires au pays, sans être au pays ? comment peux-tu faire des affaires sans signer de contrat ?
Et pourquoi commences tu toujours avec des grandes sommes ? Tu sais ce que tu fais ? Tu oses me dire que tu sais ce que tu fais ??? Vingt ans que tu sais ce que tu fais !!!»


Il hurle. Il rugit. «  Quand j’aurai gagné ce pactole, tu cesseras de me manquer de respect ! »

Nos mères qui se courbent au travail , infirmières ou aides-soignantes , elles lavent et  portent sur leur vertèbre les manquements de leurs maris , de leur père, de leur frère.
ci ou là-bas… mais cela je ne le savais pas encore, les femmes africaines courbent deux fois l’échine.
Une première fois à la dureté de la vie, la seconde fois face aux péripéties de leur époux.
Elles le font une Bible sur le front, un Coran dans le poing , un autel aux Ancêtres dans le coeur.

 Puis… pour les grandes occasions et face au monde, elles brandissent leurs plus beaux pagnes , aux motifs de fiertés et de dignité, et elles avancent, hautaines ou réservées, mauvaises ou résiliées.
Et elles avancent , nous les suivons, elles récoltent les coups et les bavures, mais continuent , nonchalentes , dans les cris de prières, le recueillement d’une mosquée , dans les fastes et le makrellage.

Imparfaites mais si réelles , distribuant des coups envers les neveux imposés dans leur foyer,  balançant de l’eau de javel dans le regard insolent d’une belle fille issu du mariage précédent, rasant la chevelure d’une nièce , mettant du piment dans l’anus d’un fils trop agité.

Et lorsqu’elles tabassent à la ceinture , aucun cri ne semble perturber leur mission. Les bras se lèvent et retombent en cadence frénétique  sur le corps morcelé du coupable se tordant de douleur.

Les fouets et la chicotte, le bâton et la pantoufle , tout ce qui passe sous la main , comme un tambourinement : SOUS PRESSION !

Elles transmettent des générations de frustration, des vies de soumission, dans une société ayant subie tant d’amputation.

Et dans ces turbulences, il y a l’amour…certes entremêlée à la rage et au chaos mais de l'amour...Je dois fendre mes lèvres et illuminer mon visage d'un rire à gorge déployée... et danser ...parler fort en rue, et chiller...
Car si je laisse mon âme s'envahir de mes incompréhensions, je deviens folle... Je deviens folle...


Mon téléphone allumé, j’ai écouté ma mère me sommer de retirer ces 500 euros en découvert pour aider ma famille à affronter les huissiers.

Tremblante , j’ai murmuré qu’il ne m’était pas possible d’honorer leur demande.

Un silence tonitruant de l’autre côté du combiné m’a assommé.

«  Que dis- tu ? Va me retire cet argent et vite ! Tu dois aider ta famille , c’est quel esprit égoïste ça !

-          Je n’ai pas l’argent…Je suis déjà à découvert.

-          Comment ??? déjà à découvert ? et qu’as-tu fais de cet argent ? Toi, si tu vis la vie sache que le Seigneur ne…

-          Je me suis achetée un billet d’avion pour aller en Afrique. »


Peut-être aurait-il été plus simple pour elle que je sois amoureuse d’un homme et que j’eusse dépensé ce trop-plein d’argent pour le voir ou le couvrir de cadeau.

Peut-être aurait-elle mieux accepté si j’avais dépensé cette somme pour m’habiller avec des marques tendances.

Non… J’avais acheté un billet d’avion à 23 ans , pour le Nigeria , étant d’origine congolaise, et n’ayant plus jamais été en Afrique depuis ma plus  tendre enfance…

Je m’étais développée en parallèle à elle, j’avais flirté avec les sites internet et dialogué hors de sa portée. J’avais cru un instant m’être téléporté loin de la pression. Celle-ci m’avait rattrapé en un rien de temps.

L’affrontement  le plus ardu débutait.

Et sur le ring , il n’y avait que ma famille contre moi , bien avant les gouvernements et les terroristes avant les colons et même Satan.

Parce que je les aimais mais  que mon épanouissement  les faisait saigner.

Ce n’était que le prologue.



A nos vies sous pression :

« Donnez- nous la sérénité d’accepter les choses que nous ne pouvons pas  changer
 Le courage de changer les choses que nous pouvons

 Mais surtout, la sagesse d’en connaitre la différence… »
A nos parents qui ne nous comprennent plus.

mardi 20 janvier 2015

[L'ENIGME DU ZEBRE]

Roman : l'Adversaire
Chapitre 3 : l'énigme du Zebre 
Auteur : Etali Yo 



J’ai débuté mon cursus universitaire l’âme fleurie d’épopées estivales.
Quitter le vortex familial fut une experience inoubliable.
Je dévorais la vie, chaque instant était vécu avec la sensibilité d’un nouveau né.
Chambre universitaire, cite U, bibliothèque, nouvelle ville, plus grande, plus peuplée, plus de beaux garcons… d’hommes Noirs.

Oui … c’est la première chose à laquelle j’ai songé lorsqu’on m’a annoncé que j’étais prise dans cette faculté de medicine… Une ville multiculturelle , une capitale, sortir de mon trou et découvrir des Noirs. Ne plus les voir au travers des vitres de la voiture de mon père , determiné à m’en éloigner.

Quand je repense à cette époque, je vois tout le chemin parcouru. J’en ai bouffé du Noir.
Boulimie de poissons chats, orgie de pagne, billets d’avion pour la terre mere , sauce au wolof, coulis de lingala , Milk shake d'encens et de fufu , quand j’observe mon parcours , je realise à quel point je reviens de loin.

Médecine. Première année.
Les cours n’avaient pas encore débutés que mes oncles et leurs amis médecins s’étaient réunis autour de moi et m’avaient exprimés avec des regards emplis d’une gravité pesante, l’importance de la mission qui m’était attribuée: “tu dois nous revenir dans quelques années avec ce diplome, l’échec n’est pas une option”
Ils m’entouraient en un cercle angoissant.
Leur souffle dans mon dos et la lueur dans leurs yeux soutenaient mon esprit , comme un troupeau d’éléphant, c’est toute l’énergie de ma famille qui m’était transmise.
Après l’éternel discours de mon oncle sur la place de lhomme Noir dans le pays des Blancs, après l’éternel rappel du racisme qu’ils avaient subit, surmonté, combattu, l’un d’entre eux se dressa devant moi.
C’était le Tonton Américain.
Son regard perçant raisonna dans mes entrailles, il prit ma tête et la serra entre ses deux mains posées sur chacune de mes oreilles.





Il repeta : “ Akeza , tu dois nous revenir dans 7 ans avec ce diplôme, l’échec n’est pas une option”.

Le silence qui suivi me permit d’observer son regard cruel, attendant de moi la confirmation du programme.
Instinctivement, je glissais en expirant tout mon stress : “l’échec n’est pas une option”

Un étrange sourire vint écorcher son visage.
C’est des années plutard, lorsqu’il me ramasserait à la petite cuillière , que je prendrais connaissance du parcours de cet oncle americain.
En attendant, je vivais ce moment comme une étrangeté, et je ne comprenais pas le sérieux de cette reunion.

L’échec n’est pas une option. Etre Noir dans le pays des Blancs. Arracher sa place pour ne pas subir la folie des racistes. Etre assez riche pour être considéré comme des humains et non comme des bêtes.

Je m’y suis mise.
Il n’y avait ni boîte de nuit, ni de cours manqués, ni de grasse matinée.
Il n’ y avait que cette jeune fille de 18 ans, et le combat contre l’échec.

“ Évite les étudiants Noirs surtout les congolais, entoure toi de personnes fiables”

Problème… dans ceux qui étaient fiables, les machines de guerre qui se levaient à 5H du matin pour réviser, ceux qui après les cours allaient étudier jusqu’à 20H le cours vu Durant la journée… dans ceux qui m’entrainaient dans la lutte au 112 places sur 600 inscrits il y avait des Noirs et d’origine congolaise.




Sortant de ma campagne, j’ai vécu leur rencontre comme une renaissance.
Je les pensais “comme moi”.
Je pouvais parler de l’Eglise, ils n’allaient pas être choqués que j’y aille tous les dimanches, les mardi et parfois même les jeudi.
Je pouvais dire “ je n'ai jamais eu de copain” sans entendre “ tu es lesbienne?”
Je pouvais changer de coiffure sans susciter de tsunami autour de moi , ni meme de moquerie.
Je les pensais comme moi…. Européens mais amoureux transit du continent africain.
Bien que je ne savais rien de ce continent, par principe j’en étais fière, par principe j’avais envie de le visiter, et par principe j’comptais y travailler en tant que médecin.

D’où pouvait bien venir ces principes? Entre les phrases telles que “ évite les Noirs, ils ne sont pas fiables. Tu es trop intelligente et bien éduquée pour ne pas finir avec un Blanc”, comment cette conviction de fierté orgueilleuse avait elle pu se glisser?

La coupable était celle qui m’a porté. Elle et toute sa fraterie, toute sa lignée.
Du grand père à moi, il n’y avait eu aucune cassure.
Elle avait semé des graines , avait débattu avec son mari.
Je me souviens de cette discussion au salon, des années auparavant :
“ Ah Marceline , tu vois, les Hommes Blancs ont dompté le cheval, et ils en ont fait un outil formidable pour le développement de leur économie, mais regarde le Nègre, il n’a jamais songé à dompter le zebre”
J’avais vu ses yeux gonfler , prets à imploser… Je l’ai regardé. Qu’allait elle répondre?

“ Barthélemy, l’indocilité du zèbre est connue depuis des siècles, n’utilise pas ton ignorance pour nourrir ton mépris des africains. “

“ Le zèbre est indomptable ? c’est ça ton argumentaire? Oui quand nous les nègres n’arrivons à rien c’est toujours la faute de l’autre. “

Elle s’emporta. Tapa du pied, brandit sa Bible.
Il restait serein et paisible. Cette scène me frappa. Qu’importe qui détenait la vérité, j’observais que le plus calme avait une ascendance sur son adversaire. Si j’avais du l’importance de cet enseignement, je l’aurai intégré bien plus tôt dans mon mode de fonctionnement.

Cette soirée, je rentrais dans ma chambre universitaire affronter les 45 pages de chimie organique qui s’étaient incrustées sur mon bureau.
Ce fut ainsi Durant des semaines, des mois.
Déterminée, concentrée , il n’y avait aucune distraction, il n’existait qu’une unique ambition.
Faire partie des 112.

A coté de mes études, il m’arrivait néanmoins de dévier quelques heures, comme tous les autres. Ces moments j’allais faire les magasins , poser des tissages toujours trop longs, trop lisses, trop chers.







Et plus ils étaient longs et brillants, plus je me sentais refaite, embellie…parfaite.
Certains garçons jetaient des regard obliques sur moi, et avec une fausse retenue , je laissais quelques numéros de téléphone.
Je découvrais ce monde , moi la lesbienne de mon patelin, n’ayant jamais embrasser un seul mâle.
“La pucelle de la langue”. L’insulte préférée des villageoises blondes qui m’entouraient auparavant.

Mes copines du lycée m’envoyaient régulièrement des mails, au début… Puis doucement, on s’intégrait dans nos nouveaux systèmes, et je rencontrais de nouvelles folles, de nouvelles tarées avec qui planifier des sorties… quand les révisions devenaient trop pesantes.
Blanche , Elisa , Marie-France ( des congolaises et rwandaises… d’origine) , Arianne ( une metisse camerounaise) … Et tant d’autres hybrides afro nés et éduqués en France.



La cassure apparut lorsqu’un après midi d’hiver , nous cessions pour une fois de parler de médicine ou de mode.
Ce fut lors d’un tp de biologie, le professeur , un homme Noir, long, fin , grâcieux, le regard perçant, la voix apaisante… donnait cours pour la première fois.
Lorsqu’il commença à parler des propriétés biologiques de je ne sais plus quel organisme, Blanche pouffa de rire.
Elisa et Marie-France cachèrent leur visage , honteuses…
Arianne se retourna choquée du comportement de ses camarades.
J’entendis des bouts de phrases à peine perceptibles…
“oh la honte… l’accent de bledard qu’il a… purée trop la honte”.

J’observais Arianna, outrée.
A la sortie du cours, Arianna n’en pouvait plus, elle s’égosillait sur ses copines.
“ En fait , dans toute la pièce, y’a que vous qui riiez. Les Blancs calculaient meme pas son accent, là c’est vous les racistes! Le prof de chimie analytique, il a un accent de malade anglais, j’vous ai jamais entendu pouffer de rire”

Il s’en suivit beaucoup de bruit. Ce jour Ariane n’adressa plus la parole à ce groupe. Les délimitations se dessinaient.

Ce fut le début de la cassure.
Ces filles si appliquées en cours, si joyeuses, distinguées et toujours bien habillées, étaient tellement étranges.
Elles sortaient des punchlines inoubliables telles que “ jamais je ne sortirais avec un Noir, jveux dire, moi j’ai une certaine education, j’ai besoin de stabilité et de quelqu’un d’ambitieux, les congolais là? Je suis pas d’une classe sociale d’en bas.”

Et dans la partie du sexe opposé, à savoir les jeunes Noirs hybrides , étudiants en medicine…Le meme discours.
“ Jamais je ne sortirai avec une Noire, j’aurai l’impression de sortir avec ma mere. Et puis les femmes Noires voudront etre avec moi, parce que je suis médecin, elles sont matérialistes.”

Le volcan.
Je ne savais pas que ces mots torturaient mes plaques tectoniques, les percutaient entre elles, cherchant à faire jaillir les coulees de lave.
Je ne savais meme pas, que sommeillait en moi , autant de flammes.
Je ne savais pas que j’n’étais qu’une dynamite attendant l’étincelle pour que la mèche s’emballe.

J’avais quitté les reflexions rabaissantes et humiliantes de mes camarades Blancs, pour tomber sur ça…
Des Monstres à la peau foncée.
Des monstres de 18 ans, ignorants, et convaincus, que le Nègre africain fut trop bête pour dompter le zèbre.

L’année s’écoula. L’échec fut éradiqué.
Je faisais partie des 112.
J’ai pleuré. J’ai ris. J’ai sauté de joie.

Mes camarades aussi réussirent. Nous allions faire parti de l’élite. Des médecins.

Un soir d’été , avant d’entamer ma deuxième année de médicine, ayant l’esprit libre pour vaquer à d’autres questionnements, j’allais sur google , tenter de répondre à une énigme, celle du zèbre.

J’écrivis : “pourquoi l’africain n’a til pas dompté le zèbre “





Et sur les différentes propositions , une attira mon attention :
“la traite négrière , la falsification de l’histoire et le complexe de l’homme Noir”.
Il s’agissait d’un commentaire laissé sur un site traitant de l’histoire africaine.
J’ai cliqué. J’ai lu. Je n’ai pas cessé de lire Durant toute la nuit.
Je surfais de lien en lien et découvrais un monde inconnu qui semblait répondre à quelque chose… qui semblait parler à ma lave interne, la faire vibrer, la tordre, et la précipiter jusqu’à faire couler des larmes.

J’ai lu Durant des heures, des semaines… Jusqu’à trébucher sur la video d’un jeune homme au regard trouble.
Il s’appelait Kemi Seba et depuis ce jour, l'énigme du Nègre et du Zebre n'eut plus jamais le même sens.

J’avais 19 ans, et je ne savais pas les puanteries qui allaient parsemer mon chemin, les coups de putes, les guru, les menteurs, les tentations, les psychotiques, les assoiffés de pouvoir, les trahisons qui m'attendaient.

Mes propres erreurs, mes propres mensonges….
J'avais 19 ans, et il s'appelait Kemi Seba, j'avais 19 ans et n'avais jamais connu l'Afrique.


Auteur : Etali Yo


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