jeudi 18 septembre 2014

[3 MESURES ECONOMIQUES POUR L'EMERGENCE DE L'AFRIQUE]



Je vais être direct et aller à l'essentiel. Nous avons déjà évoqué de nombreuses fois les difficultés auxquelles sont confrontées les pays africains. Nous y reviendrons certainement dans d'autres articles. Plongeons directement dedans.

1. Restructurer le secteur agricole.

Sans révolution verte, l'Afrique ne pourra pas émerger. C'est clair et net. On ne peut pas dépendre des importations agricoles des pays extérieurs notamment européens ou autre pour manger les produits essentiels à notre alimentation. Ce n'est pas une position dogmatique anti-colonialiste de base. C'est essentiel en matière et parfaitement rationnel. Je m'explique :

- Le poulet qui arrive dans les pays Africains notamment en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale débarque d'Europe ou d'Asie via des accords sur la levée des barrières douanières. (Cf les différents accords économiques). Maintenant supposons que les pays qui livrent le poulet aux pays africains sont affectés par une maladie du poulet, la grippe aviaire H1N1 par exemple comme ça a été le cas il y a quelques années. Le prix du poulet va grimper donc d'au moins 50% parfois jusqu'à 120% sinon plus à cause de la raréfaction du poulet. Supposons que en même temps, une guerre se déclenche au Moyen Orient, le prix du pétrole grimpe donc pour atteindre 120$ le baril (brut) contre 98$ à l'heure actuelle environ, soit une augmentation de 22% du prix.  Ceci sera répercuté également sur le prix du poulet au Cameroun, au Mali, etc... Pourquoi ? Parce que le poulet vient par conteneurs sur des bateaux, qui appartiennent à des armateurs. Ces derniers subissent l'augmentation du prix du pétrole et répercutent cette augmentation sur les coûts de transports des marchandises, conséquence : le prix du poulet augmente sinon le vendeur de poulet lui même ne peut pas rentrer dans ses coûts. et c'est la spirale. C'est ce qu'on appelle l'inflation importée.

Investissez donc l'agriculture, le marché africain n'est pas désservi suffisamment et ceci est très problématique.

2. Diminuer les impôts sur les personnes financièrement fragiles et les classes moyennes et les encourager à investir.

Contrairement à la propagande néolibérale, les impôts sur les grandes entreprises ne plombent pas l'économie. et L'État doit jouer son rôle d'arbitre de l'économie. Le rôle de l'État doit être d'empêcher les distorsions du marché et les inégalités et favoriser l'accès à l'opportunité économique. Les entreprises qui emploient le plus et créent l'emploi sont les PMEs. Ce sont elles qui emploient la majorité des personnes. Ce sont elles qui doivent être protégées et favorisées afin de booster la concurrence.

3. Créer un fonds souverain à vocation minière et industrielle

Les états africains doivent reprendre le contrôle de l'exploitation industrielle des ressources de leurs sols. Les profits devraient ainsi servir aux investissements essentiels dans ces pays, santé, éducation et infrastructures sont la priorité. On estime à près de 1400 milliards de dollars le manque à gagner total pour les pays africains depuis 30 ans. C'est énorme et ceci est dû au fait que les pays africains ont suivi les doctrines chaotiques des obscurs fous du FMI et la Banque Mondiale. Si vous observez les recommandations du FMI pour la totalité des pays où il intervient, le FMI pose comme condition la réduction du service public des pays et notamment le code de gestion minier et des ressources de ces pays, la libéralisation. en somme, il s'agit de brader ces ressources au profit des entreprises privées. Ces dernières vont donc empocher les profits qu'elles ne redistribuent pas au niveau de la société. On ne peut pas laisser cette situation perdurer.

© Le Nouvel Africain

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