Il faut pour cela s’intéresser à la structure des systèmes
de santé des pays africains. Et le constat est pour le moins dramatique.
Prenons une statistique simple. La majorité des pays africains n’ont pas jusqu’à
1 médecin pour 1000 habitants.
Statistiques issues du site www.statistiques mondiales.com :
Afrique du Sud – 0.80/milles habitants 2012. Cameroun – 0.20/mille habitants,
Botswana – 0.40/milles habitants, Niger – 0.04/mille habitants, Sierra Leone –
0,02/milles habitants. En comparaison, le Luxembourg par exemple a 2,80/mille
habitants, la Suède – 4/mille habitants, l’Argentine 3.16/milles habitants. Le
fossé est énorme et reflète la défaillance des systèmes de santé. La formation,
l’équipement, sont largement en dessous des besoins des populations.
Pourquoi cette pénurie ?
Le déficit d’investissement dans le système de santé est
largement lié aux plans d’ajustement structurel imposés par le FMI aux pays
africains. Notamment dans la période de 1990, après la crise économique aigue
qui a traversé les pays africains, ces derniers se sont vus obligés de prendre
des prêts auprès du FMI et de la Banque Mondiale. Ces plans sont adjoints à des
conditions de désinvestissement public. Pourquoi ? La raison est simple.
Une petite secte d’individus a pris le contrôle de ces institutions. Ils sont
idéologiquement formatés par l’école de Chicago du néolibéralisme américain.
Que prônent-ils ? Ils affirment que l’Etat est un problème pour le
développement et doit être remplacé par des acteurs privés, notamment dans la
santé et l’éducation. Résultat ? C’est exactement ce qui s’est passé. Les
cliniques privées se sont multipliées dans les pays africains. Les médecins du
secteur public exercent dans beaucoup de pays africains à la fois dans le privé
et les factures de soins sont tellement salées que beaucoup de personnes
doivent s’endetter pour se soigner.
Que faire ?
Devant ce constat, on comprend facilement pourquoi la
moindre maladie provoque le stress maximal dans les pays africains. Lorsqu’une
épidémie se déclenche, le secteur public est rapidement dépassé et le secteur
privé ne réponds pas car il exige de l’argent, beaucoup d’argent pour soigner. Dans
un pays comme le Cameroun par exemple, les dépenses de santé représentent 5% du
budget national alors que le seuil idéal devrait être d’environ 10%. En % du
PIB, le seuil de dépenses était passé en dessous de 1% des dépenses en 1996
selon les statistiques de l’université de Sherbrooke au Canada. Aujourd’hui,
les dépenses ré-augmentent et atteignent difficilement plus d’1,50%. Il faut
replacer les dépenses de santé au centre de ka politique des pays, en tant qu’intérêt
stratégique national. Dès lors, les bonnes décisions peuvent être prises pour
aller dans la bonne direction.
En définitive, l’épidémie d’Ebola n’est que le reflet d’un
mal profond. Il est crucial pour la renaissance des pays africains et la ré
émergence des civilisations africaines de placer au centre des préoccupations
la mise en place d’un système de santé extrêmement efficace qui va permettre la
renaissance des pays africains. Une population en santé est une population
potentiellement productive. Tout l’enjeu
est là et il faut le comprendre.
Sources:http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=CMR&codeStat=SH.XPD.PUBL.ZS&codeStat2=x
file:///C:/Users/Christian/Downloads/ad396165.pdf
http://www.statistiques-mondiales.com/medecins.htm
http://www.statistiques-mondiales.com/sierra_leone.htm
© Le Nouvel
Africain
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