lundi 8 septembre 2014

[BOKO HARAM : MULTINATIONALE DU CRIME]



Boko Haram (L’éducation est un crime) et son chef Aboubakar Shekau s’est tristement illustré cette semaine par la prise de villes importantes dans l’état du Borno au Nord du Nigeria. Il est important de comprendre d’où vient cette multinationale du crime qui revendique la mise en place d’un califat islamique basé sur la charia au Nigeria et l’application la plus stricte de la Charia. Boko Haram commet ses crimes au Cameroun et au Nigeria notamment.

Boko Haram n’est qu’une ex-croissance ultra violente de l’islamisme salafiste, résultat de la propagation du projet mégalomaniaque de Mohammed Abdul Wahab, fondateur du wahhabisme. C’est une idéologie guerrière avec un projet politique, le califat mondial dominé par les maitres actuels de la Mecque, les Saouds. Boko Haram n’est que la version négre de ce projet délirant. Les premières victimes de ces fous sont les musulmans, massacrés parce qu’ils ne pratiquent pas le même Islam que ces assassins. La plupart des attentas à la bombe, les massacres et autres forfaits commis par Boko Haram sont dans le Nord du Nigeria, région à majorité musulmane. Bien évidemment, les chrétiens et animistes sont pris pour cibles également comme dans la tuerie de Kano le 20 Janvier 2012. 185 personnes périront, musulmans et chrétiens.

Boko Haram s’est progressivement transformée en multinationale entrant au Cameroun, au Niger et au Tchad lorsqu’ils ont été plus violemment combattus par l’armée nigerianne début 2011. Mais c’était sans compter sur l’incapable qui dirige le Nigeria à l’heure actuelle, j’ai nommé Goodluck Jonathan. Ce politicien de bas étage devenu président, parce qu’il n’y avait vraiment personne d’autre pour le poste (un peu comme Flamby 1er AKA je sais pas gérer mes ex) n’a rien trouvé de mieux que d’ignorer le problème en le traitant comme un groupe de bandits de grand chemin. Voici donc Aboubakar Shekau le nouveau calife de Borno en train de conquérir le pays et l’armée nigerianne est en débandade.

La gestion de Boko Haram illustre la fragilité des Etats Africains et notamment la fragilité sécuritaire des pays Africains. Comment-est-il possible qu’un groupe de va nus pieds récupère de l’armement lourd et se lance à la conquête de la première puissance économique africaine et gagne en plus ? Comparativement, le Cameroun gère mieux la crise Boko Haram que le Nigeria. Le BIR (Brigade D’Intervention Rapide), unité des forces spéciales camerounaises contient les éléments de Boko Haram, avec une certaine efficacité. De l’autre côté de la frontière, c’est la débandade. 700 militaires nigérians fuyant l’offensive de Boko Haram se sont retrouvés en territoire camerounais et ont été cantonnés à un camp.


On ne peut pas comprendre la violence des groupes islamistes tels que Boko Haram ou l’Etat Islamique en Irak et au Levant, sans remonter à ses origines qui sont l’émergence de la secte wahhabite et de son bras armé et financier, la dynastie des Saouds. Pour combattre ce phénomène, il faudra lutter sur les deux fronts à la fois. L’idéologie wahhabite d’un côté et son expansion meurtrière en Afrique, Boko Haram, Shebab (Somalie), Ansar-Al-Dine, Ansaru, etc… Ses filiales négro africaines doivent être combattues mais pour cela, il faut que les politiques Africains comprennent d’où viennent ces projets de destruction.

© Le Nouvel Africain

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