vendredi 26 septembre 2014

[LA POLYANDRIE CHEZ LES BASHILELE DU CONGO]

Aujourd'hui, je veux parler des systèmes de polyandrie en Afrique. Plusieurs peuples africains ont pratiqué la polyandrie sur le continent, à divers degrés. Ici, on va chez les Bashilele du Kasai en RDC. Avant de parler polyandrie, il faut parler du contexte social chez les Bashilele.



Les Bashilele vivent dans le Kasai occidental au Congo RDC. La population totale des Bashilele représente environ 400 000 personnes à l'heure actuelle. Les Bashilele sont organisés en villages de 100 à 1500 personnes environ, clans et classes d'âge. Les Lele sont matrilinéaires et l'anc^tre commun pour former un clan est la mère qui a donné naissance au clan.

Les classes d'âges sont appelées Kumbu, des personnes qui appartiennent à la même génération (on regroupe les personnes nées dans un espace de 5 ans en un kumbu). Chaque kumbu possède un nom, un champ à cultiver ensemble et un tam-tam. Chaque village possède une division de chaque kumbu de sorte qu'il se réunisse lors de fêtes ou qu'ils se reconnaissent mutuellement même hors de leur village. Les membres d'un Kumbu s'appelle mutuellement Mbayi ou ami et pratique souvent un sport de lutte appellé Mikata.

Il existe plusieurs formes de mariages chez les Bashilele, le mariage monogamique et le mariage collectif.

Le mariage collectif chez les Bashilele est étonnant dans la manière de se produire : La jeune fille est enlevée et emmenée par les jeunes hommes d'un kumbu qui veulent l'épouser. Une fois ceci fait, elle est interdite d'exercer toute activité usuelle de femme pendant une longue période pouvant aller jusqu'à 2 ans. Pendant cette période, ses futurs maris s'occupent entièrement de ses besoins nourriture, beauté etc.... et rivalisent d'efforts pour la séduire. Au bout de ces deux ans qui servent à réunir les éléments pour la dot de la femme, les hommes se présentent devant le kumbu des grands parents paternels de la fille. La cérémonie de mariage amène des danses, chants etc....

Pour ce qui est des enfants, ils appartiennent à la famille de la mère, même si le père est connu. La pratique de la polyandrie a une fonction sociale chez les Bashilele. La femme collective doit organiser la paix entre membres de Kumbu, régler les disputes. Cette pratique avait été instituée à une époque où les femmes manquaient dans la société Bashilele et on ne pouvait laisser les jeunes hommes d'un Kumbu célibataires. De l'autre côté, le mariage collectif s'accompagne d'un certain nombre d'interdits matrimoniaux pour la femme également.

Voilà en substance la pratique de la polyandrie chez les Bashilele et le contexte dans lequel il se produit.

Sources : http://www.ceped.org/cdrom/integral_publication_1988_2002/dossier/pdf/dossiers_cpd_42.pdf

© Le Nouvel Africain


1 commentaire:

  1. Merci pour toutes ces précisions! Il est à noter que la femme polyandre avait pour nom "NGATA BABORA" ou "NGARA BABORA".Quand elle était occupée avec un homme dans la maison (Mburu),une trace(plûme,chapeau...)devez être visible à la porte pour signifier la présence d'un Mbayi(ami) qui était déjà là.

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